A quoi pensent les lycéens
bonel | 24 mars 2008 | 13:51Petit exercice d’évacuation. Nous sortons tout juste de la CXXX et nous avons nos sacs à dos de plus de 8 kg sur nos épaules (effectivement, il y a un sacré nombre d’heures de cours aujourd’hui, dont, bien sûr, de la SVT) et l’alarme à incendie se déclenche. Tous les élèves se dirigent vers la porte D et un sacré attroupement se forme dans les couloirs. Chaque élève se promène avec son sac et cela ne facilite pas la pseudo - évacuation. Monsieur S. S********* intervient et dirige un (très) petit nombre d’élèves vers le bâtiment des CPGE. Tout le monde se rend à la cour des sports. Hélas, le panneau d’une classe n’existe pas. Les élèves en question, ô malheureux soient-ils, doivent sûrement savoir qu’ils ne sont que du vent.
Monsieur J.-P. C****** fait rapidement l’appel puis, après environ vingt minutes (qui ont suivi le déclenchement de l’alarme), nous commençons à rentrer. D’ailleurs, l’alarme avait provoqué une agitation et une excitation très marquées… Tout en nous dirigeant vers le couvent, nous pouvons, à notre gauche, apercevoir Tonton B******, qui observe la foule, les masses, oh, pardon, que dis-je, les élèves, les bienheureux étudiants, avec son regard bienveillant et protecteur, depuis le bâtiment préfabriqué accueillant l’administration. Sur son piédestal métallique, il observe, il toise, il contemple les H*******es, les H******s. L’Élite.
Finalement, l’évacuation aura pris environ sept minutes (selon les “autorités”, mais j’ignore s’il y a là de la précision). Toutefois, même en sept minutes, nous avons, bien sûr, le temps de respirer des gaz toxiques, comme le monoxyde de carbone par exemple. Nous pouvons aussi faire une expérience similaire à celle de Jeanne d’Arc. Comme cela est dommage et malheureux ! Perdre une H*******e ou un H******, c’est si pathétique… Mais, après tout… Cela est quelque peu logique. Si tout le monde “se rue” littéralement vers la seule et même porte (la D, en l’occurrence), puisque l’aile Ouest est paralysée en raison des travaux, l’évacuation est quelque peu ardue…
Assurément, si des élèves étaient amenés à brûler, un beau jour, dans le lycée qu’ils aiment et affectionnent tant, les conséquences seraient, généralement, désastreuses (sauf pour les pompes funèbres). En effet, ce serait d’abord une véritable catastrophe financière, notamment pour Madame M.-J. L******, notre émérite “gestionnaire en chef”. Ce serait également fâcheux pour les assurances. Ce serait aussi malheureux pour les parents “malchanceux”. Mais que représentent 2400 élèves parmi les 6,5 milliards d’humains sur notre globe ? Pas grand chose, voire (presque) rien. Les H*******es et les H******s ne sont donc… rien. Cela, nous l’avons su depuis toujours.
Phoenicis Penna
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